Les déportés
Dans le Groupe Guy MOCQUET, sept membres sont condamnés à la déportation lors du jugement de la Feldkommandantur 560 en septembre 1943. Parmi ces sept déportés, quatre vont mourir dans les camps de concentration, les trois autres en reviennent miraculeusement vivants mais très affaiblis.
Lors du jugement, ils sont condamnés à la déportation et non pas exécutés car les services allemands jugent leur implication dans le groupe trop faible. En effet, certains ont pris part à des attentats mais sans causer de réels dégâts ; d'autres ne se sont pas impliqués d'une façon active dans le groupe et ont juste participé à quelques réunions ou bien connaissaient l'existence du groupe de résistance mais l’ont caché. De plus, leur déportation est facilitée par la mise en place de la procédure NN pour certains.
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Nacht und Nebel (NN) ou décret Keitel : connu sous le nom de décret « Nuit et brouillard », le décret Keitel (commandant en chef de la Wehrmacht) est promulgué le 7 décembre 1941 jusqu'en 1944. Appliqué à l’Europe de l’Ouest, cette expression traduit la décision de Hitler d'éviter les procès publics qui révèlent l’existence des résistants. Cela permet de condamner tous les opposants au régime nazi, hommes et femmes, à mourir isolés et sans défense. Le traitement spécial de ces déportés vise aussi à les supprimer totalement, c'est-à-dire à effacer toute trace de leur existence et de leur mort, comme des silhouettes englouties dans la nuit et le brouillard.
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A la fin de la guerre, les camps sont libérés et les survivants de l'enfer nazi sont rapatriés vers leur domicile. Lorsqu'ils arrivent chez eux, ils sont très affaiblis autant physiquement que psychologiquement. Ils restent des semaines entières inactifs afin de récupérer une condition physique correcte mais ils demeureront cependant très marqués par l'atrocité des camps. Les déportés du groupe Guy MOCQUET ne reçoivent aucune aide, aucun soutien de l'Etat français et sont livrés à eux-mêmes. Ils n'osent pas parler à leur famille et à leur proches pour ne pas les faire souffrir mais surtout par peur de ne pas être cru. Une certaine loi du silence se met en place, c'est d'ailleurs pour cela que lors de nos recherches, nous n'avons trouvé aucun récit, aucun témoignage des déportés car, même avec le temps, ils sont restés muets. Nous constatons depuis quelques années que la parole se libère car ceux qui ont vécu cela souhaitent quand même transmettre des témoignages de l'atrocité des camps, et si ce n’est pour eux-mêmes, c'est en l'honneur de leurs amis morts en déportation. De plus, ces récits résonnent comme un avertissement pour la vie actuelle et future...
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Voici les sept membres déportés, leur biographie est visible en cliquant sur la personne concernée.
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