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La formation du Groupe Guy MOCQUET

Le 15 juin 1940, les soldats allemands envahissent le département du Doubs. Le lendemain à l'aube, Besançon, la capitale Franc-Comtoise, est occupée. L’invasion de la France force le Maréchal PÉTAIN à annoncer aux Français qu'il « faut cesser le combat », et à signer l’armistice avec l’Allemagne le 22 juin 1940. Cependant tout le monde n’accepte pas cette décision comme le général de GAULLE qui lance son célèbre appel à la résistance sur les ondes de Radio Londres le 18 juin 1940. Après la capitulation de la France, une partie de la Franche-Comté se retrouve en zone interdite. Les Allemands s’installent et commencent à mettre en place de nombreuses restrictions : interdiction de sortir à l’extérieur après 22h (couvre-feux), la nourriture est limitée avec l’instauration de tickets d’alimentation, certains lieux sont réservés aux soldats allemands et interdits à la population... Les Français, qui suivent avec grande crainte la marche des événements et qui sentent leur existence menacée, s’engagent dans la résistance et commencent à mener des attaques contre l’occupant.

 

C’est dans ce contexte, qu’à Larnod, petit village du Doubs, Raymond AYMONIN, Paul LIGIER, Marcel SIMON et Raymond TOURRAIN se réunissent pour rassembler les armes et grenades abandonnées par les troupes françaises en déroute. Dès le 25 juin 1940, le groupe de Résistance de Larnod est constitué sous le commandement de Marcel SIMON, déjà responsable de la JAC, la jeunesse agricole chrétienne. Le Groupe de Larnod, prendra par la suite le nom Guy MOCQUET, en l'honneur du jeune lycéen fusillé par l'occupant allemand le 22 octobre 1941 au camp de Chateaubriand.

 

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Ils cachent les armes trouvées dans la chapelle désaffectée de Larnod

Source : Musée de la résistance et de la déportation de Besançon (côte : FN-01404)

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Leur engagement pour la libération de la France est dû à leur foi sans faille en la religion chrétienne et aussi en l’éducation patriotique donnée par l’institutrice du village Marthe DAGOT. En effet, cette dernière a vécu la première guerre mondiale et a gardé de celle-ci une haine contre les Allemands. La Marseillaise, le Chant du Départ, la Marche Lorraine constituent son répertoire musical favori. Leur engagement religieux est quant à lui, visible dans les lettres d’adieux laissées par les fusillés, qui pour la plupart, évoque leur mort à travers la religion mais aussi à travers la fonction au sein de la JAC de Marcel SIMON. Cette foi en la religion, est due à l'abbé Tournier puis après sa mort en 1933, à l'abbé Hugues qui, se sont efforcés d'apprendre à ces jeunes les rudiments du catéchisme et les règles de la morale chrétienne pour les rassembler dans une section de la JAC.

 

Durant toute l'année 1941, Marcel SIMON organise, chaque dimanche, au fort de Pugey, des séances d'entraînement : manipulation, démontage, remontage d'armes. Il enseigne à son groupe la théorie avant de passer aux exercices pratiques de tir, qui ont lieu dans les bois, vers Chenecey. Au printemps de la même année, accompagné de Raymond TOURRAIN, ils commencent à rédiger les tracts dont la reproduction est assurée par une imprimerie portative. Ces tracts, appelant à la résistance, fustigent le régime de Vichy et la collaboration. Ils sont glissés sous les portes dans les villages voisins et même à Besançon.

Une nouvelle orientation est donnée à l'équipe de Marcel SIMON, dans les premiers jours du mois de mars 1942. En effet, dans un petit manuel, les membres du groupe découvrent comment fabriquer des grenades et, ce qui va être déterminant pour eux, comment transformer un obus de canon en bombe. L'expérimentation du premier engin a lieu dans les casemates du fort de Pugey, avec un obus de 90 mm, dont les résultats dépassent les espérances. Dès lors, Marcel SIMON tient un répertoire précis des caches et du nombre d'engins et missionne chaque dimanche après-midi pendant plus d'un an, des équipes pour aller cherche les armes et obus oubliés dans les forts environnants.

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Casemate du Fort de Pugey

Source : Musée de la résistance et de la déportation de Besançon (côte : 974-318-01)

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De plus en plus de jeunes de LARNOD et des villages alentours rejoignent le groupe pour combattre contre l’occupant : à l'automne 1942, le Groupe de Larnod est constitué de seize membres. L’effectif du groupe étant suffisant, les jeunes gens décident de passer à l’action et commencent à s’attaquer aux écluses pour empêcher les convois fluviaux de passer. En effet, le premier attentat commis par le groupe fut contre la double écluse 54/55 près de Rancenay, le 10 septembre 1942. Il a eu comme conséquence de stopper le transport fluvial pendant trois semaines.

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