top of page
andré_beche.jpg

André Bêche

André BECHE dit « Pascal 728 »

Naissance: Né le 11 octobre 1913 à Mantry

Décès: 15/02/1945 à Buchenwald (Allemagne)

Statut: Déporté décédé - Nacht und Nebel

Domicile: Saint-Vit

Métier: Employé de préfecture de Besançon

Rôle dans la résistance: (dès mai 1943) Attentats : aucun

Arrestation: Arrêté le 5 juillet 1943 à la préfecture

Condamnation: A 15 ans de travaux forcés (prêté concours à l'exécution de l'infraction)

Transport: I.148

Décorations: Médaille militaire + Croix de guerre + mention « Mort pour la France »

Points de passage 

Départ

AB parcours.jpg

  La Butte

  Fribourg eim Brissau

  KL Sachsenhausen 

  KL Buchenwald 

Extrait du jugement du tribunal militaire

L'accusé BECHE est fonctionnaire (Chef de bureau) à la Préfecture de Besançon. Il fréquenta d'abord l'école primaire de son lieu d'origine puis durant 4 ans une école supérieure à Mouchard (Jura) et à Selliers (Doubs). De 1930 à 1938 il fut instituteur dans plusieurs localités du Jura. De novembre à juillet 1940 il était soldat au 4e d'Artillerie à Mulhouse, puis eu 205e Régiment d'Artillerie eu camp de Langres. Il est marié sans enfant. Fin avril ou commencement mai 1943 lors d'une partie de football à Besançon, l'accusé fut demandé par ROUSSEY qui lui demanda s'il ne pouvait pas, vu son activité à le Préfecture, donner à une organisation ayant pour but la libération de le France des Allemands, quelques renseignements. L'accusé ne promit pas encore formellement. Un des dimanches suivants, les deux hommes se rencontrèrent à une partie de football à Saint-Vit, où BECHE était en visite chez sa belle-mère. Alors qu'après le match ils étaient attablés dans un café, SIMON et REDDET passèrent par hasard à bicyclette. ROUSSEY les appela et présenta SIMON comme étant le chef du groupe "Guy Mocquet". SIMON demanda quelles étaient les intentions de la police contre les réfractaires et s'informa si les inspecteurs de police SCHWAUB et GOEPFERT se trouvaient encore à Besançon. Tous deux l'auraient une fois arrêté et questionné en 1940. Il déclara en outre qu'il s'intéressait aux rapports de la gendarmerie et qu'il était venu à Saint-Vit pour se renseigner en vue de l'abattage par explosifs du pylône de la haute tension. L'accusé déclara à SIMON qu'il était prêt à fournir les renseignements dès qu'il serait en mesure de le faire. Quelques jours plus tard, il fut invité téléphoniquement par ROUSSEY à une conférence qui devait avoir lieu dans le café Dard à Boussières. SIMON apporta des explosifs à cette réunion. Il déclara qu'après l'achèvement des travaux de réfection de l'écluse de Thoraise, un attentat devait avoir lieu contre l'écluse d'Osselle. SIMON remit les explosifs au chef de groupe de Boursières, l'accusé ROTHAMER.

Avant cette entrevue, un certain ANDREY s'était présenté à l'accuse BECHE à la Préfecture. Il pensa avoir à faire à un étudiant ; ANDREY déclara qu'il venait de la part de Joseph (SIMON).

Vers la mi-juin 1943 ANDREY attendait l'accusé devant la Préfecture et lui fit part que 3 chefs des P.T.T. c'est-à-dire CLAUDE, PIERRE et un troisième avaient été arrêtés pendant qu'un quatrième avait pu s'enfuir. On supposait que ce quatrième était Victor et qu'il était un traître. ANDREY pria l'accusé de signaler ceci à "Joseph". L'accusé se déclara prêt à le faire et pria le co-accusé ROUSSEY d'inviter SIMON à venir à Besançon le jour suivant. Le jour suivant, l'accusé se rendit à l'endroit convenu, mais n'y rencontra que le co-accusé REDDET, qui excusa SIMON de ne pouvoir venir. Il lui expliqua ce qui s'était passé en déclarant que VICTOR devait être surveillé. Etant donné que REDDET avait dit que SIMON viendrait peut-être l'après-midi vers 15 h, l'accusé se rendit à nouveau à l'endroit convenu mais n'y rencontra pas SIMON. Deux jours après, le lundi, REDDET se présenta à l'accusé avec RAYMOND qui fut plus tard (le ler juillet) abattu lorsqu'il s'enfuyait. Il présenta RAYMOND comme successeur ou remplaçant de "Philippe". BECHE avait appris dans le temps par ROUSSEY que "Philippe" était un chef régional de l'organisation. RAYMOND demanda à l'accusé s'il pouvait lui procurer une fausse carte d'identité. L'accusé déclara que cela lui était impossible. Au cours de l'après-midi il rencontra, soi-disant par hasard, en ville, ROTHAMER et ANDREY. Tous deux s'entretinrent de l'arrestation de PIERRE et de CLAUDE et étaient d'accord sur ce point que le traître "VICTOR" devait être abattu. RAYMOND dit à l'accusé qu'il lui enverrait REDDET pour prendre les nouvelles à communiquer à SIMON. ANDREY lui fit part qu'il lui enverrait une liste avec des noms et adresses d'officiers allemands de Besançon et sur laquelle les officiers à surveiller seraient indiqués à l'aide d'une croix. Le nom du Feldkommandant serait indiqué avec deux croix. En cas d'une prise d'otages, le Feldkommandant devait être pris en considération en premier lieu. L'accusé reçut la dite liste le même jour dans une enveloppe fermée qui lui fut remise par le portier de la Préfecture. Le lendemain, il la remit à REDDET qui se présenta chez lui, et lui demanda de dire à SIMON de surveiller VICTOR. Comme REDDET lui répondait que VICTOR se déplaçait toujours en motocyclette et qu'il faudrait avoir une mitraillette, l'accusé déclara qu'il parlerait à ANDREY en vue de l'obtention de cette arme. Le même soir il rencontra ANDREY dans la rue et lui communiqua l'entretien qu'il avait eu avec REDDET. ANDREY répondit qu'il n'était pas à même de procurer une mitraillette.

L'accusé prétend ne pas avoir fourni de renseignement spéciaux mais seulement d'avoir communiqué deux fois le contenu des rapports de police relatifs au vol de tickets d'alimentation à Beure, et à l'attentat aux explosifs contre le fort de Montfaucon. Il lui aurait été désagréable d'être entraîné ainsi dans toute cette affaire. Il aurait aussi déclaré ceci à RAYMOND, lors de leur dernière rencontre tout en lui faisant remarquer qu'on aurait, il est vrai, uniquement exigé des renseignements de lui et rien d'autre. Là-dessus RAYMOND aurait sorti son revolver et lui aurait déclaré qu'il devait obéir. ROUSSEY lui aurait déjà fait part dans le temps, des devoirs incombant aux membres du mouvement de résistance. Alors, par peur, il ne mit pas à exécution son intention de signaler le tout à la police française.

bottom of page