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Jean Grappin

Jean, Paul GRAPPIN dit « Anatole 704 »

Naissance: 8 mai 1922 à Nancy

Décès: 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon

Statut: Fusillé

Domicile: Beure

Métier: Etudiant en pharmacie à l'université de Besançon

Parents: Marcel GRAPPIN (directeur d'usine à Besançon)

Rôle dans la résistance: (dès janvier 1943)

Attentats : 20a, 20b

Arrestation: Arrêté le 6 juillet 1943 à Beure par la Sipo-SD

Condamnation: A la peine mort

Exécution: 26 septembre 1943 à 7h56 à la citadelle de Besançon

Décorations: Médaille militaire + Médaille de la Résistance + Croix de guerre + mention « Mort pour la France »

Extrait du jugement du tribunal militaire Felkommandantur 560 :

« 15) L'accusé GRAPPIN est le fils du directeur d'usine Marcel GRAPPIN, de Besançon. Il est âgé de 21 ans et étudiant en pharmacie à l'université de Besançon. Il prétend être, au point de vue politique, contre le capitalisme et contre l'Angleterre, toutefois sans être communiste. Son père aurait sympathisé avec les socialistes.

L'accusé fit la connaissance de SIMON par l'entremise de l'étudiant Raymond TOURRAIN, un frère de l'accusé TOURRAIN Georges. L'accusé, vu son âge, devant compter sur une convocation pour le travail en Allemagne, en parle à SIMON qui lui déclara qu'il pouvait l'aider, par exemple en lui procurant une fausse carte d'identité. L'accusé rencontra souvent SIMON et devint finalement membre du groupe "Guy Mocquet". Il reçut le nom d' "Anatole 704". Il prit part à un exercice de tir et fournit, sur l'invitation de SIMON, 200 gr de chlorate de potasse pour la confection d'explosifs. Il ne donna pas suite à l'invitation de prendre part à l'attentat aux explosifs contre le fort de Montfaucon, prenant comme prétexte un voyage à Paris de plusieurs jours. Il ne crut pas pouvoir éviter de donner suite à une seconde invitation de SIMON pour un attentat aux explosifs contre une conduite de haute tension, vu que dans le temps SIMON avait en général fait connaître que celui qui n'exécuterait pas un ordre donné serait traité comme traître. C'est pourquoi il l'accompagna à Serres-les-Sapins, vers un pylône, le 7.5.43, en portant un sac contenant deux grenades. Cependant, lorsqu'à un carrefour lui et SIMON furent accostés par une patrouille de police française, il jeta le sac. SIMON lui fit des reproches et lui demanda d'aller chercher le sac. Il ne le retrouva pas, sur quoi SIMON décida d'aller avec lui effectuer un deuxième attentat près de Châteaufarine. Cependant il se sépara secrètement de SIMON et retourna seul à la maison. Après ceci, l'accusé fut évité par les membres du détachement. L'accusé FERTET se présenta le dimanche 27.6.1943 en compagnie de SIMON, au domicile de GRAPPIN pour lui demander d'aller avec eux dans la forêt. Il leur donna des réponses évasives. Le ler juillet 1943 REDDET se présenta également et l'invita à aller avec lui. Cette fois aussi l'accusé refusa.

Il prétend avoir d'abord cru que le groupe de SIMON était une organisation catholique qui travaillait pour la libération de la France. Plus tard, il se serait aperçu que les membres étaient des francs-tireurs ne possédant pas la moindre compréhension sociale. Avant tout ce serait le désir de rester en France et de continuer ses études qui l'aurait poussé à entrer dans le groupe "Guy Mocquet". Il n'aurait été nullement dans son intention de combattre contre les autorités allemandes d'occupation sous quelque forme que ce soit, ce qu'a démontré par la suite sa conduite. Il aurait reçu entre temps une convocation du bureau d'embauche allemand et s'est présenté immédiatement à son service. Il est vrai que son départ pour l'Allemagne a été arrêté par son arrestation. »

Lettre à ses parents :

à Madame et Monsieur Marcel GRAPPIN,

Société générale de Parqueterie, Beure.

Le 26-9-43.

 

Parents chéris,

Je ne sais plus que penser ; je sais que je vais être fusillé. Je suis courageux, mais je n'aurais pas cru que ma vie finirait aussi brutalement. Qu'allez-vous devenir ? Je ne sais que vous dire de plus. Mais je n'aurais cru qu'une faute si peu grave était passible de la peine de mort.

Ma vie aura été bien courte ; elle a été heureuse ; elle aurait pu devenir merveilleuse après cette guerre, mais non, encore non, je ne peux pas croire que je vais mourir. Mes chéris, je vous serre dans mes bras et je vous embrase de tout mon cœur.

Papa et maman chéris,

J'aurais tant voulu vivre. J'avais fait de si beaux projets ! Mais je meurs pour la France, pour mon idéal, pour que le vrai socialisme triomphe, car il triomphera ..............(1)...............

Pauvres chéris, quelle vie pour vous. Pourquoi ne me suis-je pas sauvé de chez vous quand les autres ont été arrêtés ? Mais je ne croyais pas être si terriblement frappé..............(1)...............

Je vous embrasse, mes chéris. Votre chagrin est immense ; je ne peux pas vous consoler ; mais ma douleur est grande en pensant à vous qui restez. Cela doit être atroce.

Jean.

 

...............(1)................ Passages censurés

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